SupplĂ©mentau voyage de Bougainville de Denis Diderot (Analyse de l'oeuvre): Analyse complĂšte et rĂ©sumĂ© dĂ©taillĂ© de l'oeuvre : lePetitLitteraire, Fanny, Normand, Fanny, Coullet, Pauline: Amazon.fr: Livres SupplĂ©mentau voyage de Bougainville de Denis Diderot (Analyse de l'oeuvre) Analyse complĂšte et rĂ©sumĂ© dĂ©taillĂ© de l'oeuvre Fanny Normand, Pauline Coullet, lePetitLitteraire de lecture DĂ©cryptezSupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec l’analyse du Que faut-il retenir du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, le conte philosophique qui a plongĂ© les lecteurs au coeur de Tahiti ?Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ɠuvre dans une fiche de lecture complĂšte et dĂ©taillĂ©e. RĂ©sumĂ©de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Denis Diderot (Fiche de lecture) Tout ce qu'il faut savoir sur SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Denis Diderot ! Retrouvez l'essentiel de l'Ɠuvre dans une fiche de lecture complĂšte et dĂ©taillĂ©e, avec un rĂ©sumĂ©, une Ă©tude des personnages, des clĂ©s de lecture et des pistes de Ecrivaintalentueux, Denis Diderot Ă©crit le conte philosophique 'Le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville' mais celui-ci ne sera publiĂ© qu'aprĂšs sa mort, soit en 1796. Le SupplĂ©ment au Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd Hỗ Trợ Nợ Xáș„u. journal article Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville une poĂ©tique du dĂ©guisement Diderot Studies Vol. 24 1991, pp. 11-23 13 pages Published By Librairie Droz Read and download Log in through your school or library Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Purchase a PDF Purchase this article for $ USD. How does it work? 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Droz publishes in a variety of fields, including French literature, literary history, intellectual history, political theory, sociology, law, philology and linguistics. Droz publications address the Middle Ages, Renaissance, Reformation and Early Modern Europe, but can also include Classical Antiquity and the contemporary world. Critical editions by Droz meet the highest scholarly expectations, defining their texts for a generation, while the publisher applies rigorous intellectual and editing standards to its monographs and series. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions Diderot Studies © 1991 Librairie Droz Request Permissions Entre 1976 et 1977, Bougainville, marin, dĂ©couvreur, journaliste, explore et raconte le Monde. De cette relation de voyage, Diderot entend donner sens... Lire la suite 2,00 € Neuf Poche En stock 3,00 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 2,00 € En stock 3,20 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 1,90 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 2,00 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 3,00 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 3,30 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 4,80 € ExclusivitĂ© magasins 3,05 € Actuellement indisponible 3,05 € Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 8,49 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,49 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 1,99 € Livre audio ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 8,86 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 30 aoĂ»t et le 31 aoĂ»t Entre 1976 et 1977, Bougainville, marin, dĂ©couvreur, journaliste, explore et raconte le Monde. De cette relation de voyage, Diderot entend donner sens aux impressions prĂ©tendument brutes rapportĂ©es par le marin. La sexualitĂ©, l'autoritĂ©, l'organisation sociale, tout est prĂ©texte Ă  l'analyse savoureuse du plus prophĂšte parmi les philosophes des LumiĂšres. Date de parution 08/02/2005 Editeur Collection ISBN 2-84205-031-2 EAN 9782842050313 Format Poche PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 79 pages Poids Kg Dimensions 10,5 cm × 15,0 cm × 0,6 cm SupplĂ©ment au voyage de Bougainville le mode de vie des Tahitiens comme modĂšle des LumiĂšres Nous vous proposons ici un voyage vers des contrĂ©es caressĂ©es par les alizĂ©s avec l’esprit critique de Denis Diderot 1713-1784. En effet, dans ce RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, vous dĂ©couvrirez que le philosophe des lumiĂšres est critique quant Ă  ce qu’il a pu lire du Voyage autour du monde de l’explorateur et navigateur français Louis-Antoine de Bougainville 1729-1811, paru en 1771. Ce journal de bord relate la circumnavigation de Bougainville entre 1766 et 1769. Dans son SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Denis Diderot met en scĂšne deux protagonistes nommĂ©s A et B. B souhaite prĂ©senter un soi-disant supplĂ©ment au rĂ©cit de Bougainville remettant en question certains faits. Cinq chapitres dĂ©veloppent cet argumentaire. Chapitre 1 Amorce du rĂ©cit et considĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur le voyage de Bougainville Dans ce premier chapitre du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, les deux personnages attendent que le brouillard disparaisse afin de pouvoir continuer leur cheminement. Dans cette attente, B lit le Voyage autour du monde du cĂ©lĂšbre navigateur ainsi qu’un soit-disant supplĂ©ment Ă  ce rĂ©cit. A n’a jamais lu ledit ouvrage et questionne son compagnon sur la nature de l’auteur. B rĂ©sume ainsi les grandes Ă©tapes de ce pĂ©riple autour du monde. B aborde les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les deux navires de l’expĂ©dition La Boudeuse et L’Etoile lutte contre les Ă©lĂ©ments naturels, avaries, maladies, rationnement, etc. La navigation n’était pas chose aisĂ©e mĂȘme au SiĂšcle des LumiĂšres. Puis B Ă©voque certains faits relatĂ©s dans divers autres rĂ©cits de voyage l’expansionnisme colonial des JĂ©suites du Paraguay et leur expulsion, la rumeur des gĂ©ants vivants en Patagonie, la sagesse et la qualitĂ© de vie des habitants des Ăźles du Pacifique ou encore l’histoire du Tahitien, Aotourou, qui accompagna Bougainville jusqu’en mĂ©tropole. A dĂ©montre un vif intĂ©rĂȘt pour ce SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. B l’encourage alors dans la lecture de ce rĂ©cit complĂ©mentaire. Dans le chapitre suivant, notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville prĂ©sente un supposĂ© extrait du SupplĂ©ment dont B faisait l’éloge Ă  A. Chapitre 2 L’hostilitĂ© du vieux Tahitien Ă  l’encontre de Bougainville Dans la suite du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Denis Diderot donne la rĂ©plique Ă  un vieillard indigĂšne qui reproche aux habitants de l’üle d’ĂȘtre tristes du dĂ©part des Français. En tant que figure de sagesse, les propos du vieillard sont forts. Il considĂšre les voyageurs comme des envahisseurs. Leur visite ne doit pas ĂȘtre un sujet de joie mais d’inquiĂ©tude. Quand ils reviendront, ils corrompront son peuple avec leurs mƓurs divergentes et mauvaises. Dans ce passage du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, le vieillard s’adresse directement Ă  Bougainville qu’il nomme chef des brigands ». L’influence de son Ă©quipage est mauvaise pour les Tahitiens. Le bonheur Ă©dĂ©nique » de ces derniers est troublĂ©. Le lecteur est littĂ©ralement plongĂ© dans un rĂ©quisitoire pour dĂ©fendre la vie sauvage des insulaires face Ă  la prĂ©tendue civilisation europĂ©enne. Le vieux Tahitien va jusqu’à souhaiter la mort de Bougainville et de son Ă©quipage sur le chemin du retour. Ainsi garderont-ils secrĂšte la dĂ©couverte de Tahiti. Dans son SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Denis Diderot affirme que Bougainville a vraiment vĂ©cu cette entrevue avec le vieux Tahitien mais qu’il n’a pas voulu la retranscrire en raison de son hostilitĂ©. Dans la suite de notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, nous verrons que Diderot offre Ă  son lecteur un prĂ©tendu passage du SupplĂ©ment que lit B. Chapitres 3 et 4 du livre de Diderot l’entretien entre un Tahitien et un jĂ©suite Deux personnages sont introduits. Orou, un hĂŽte ĂągĂ© d’une trentaine d’annĂ©es qui est mariĂ© et pĂšre de trois filles. Un aumĂŽnier jĂ©suite du mĂȘme Ăąge qu’Orou. Un fait Ă©tonnant mais Ă©tabli dans les mƓurs tahitiennes, l’hĂŽte offre une de ses quatre Ă©pouses Ă  l’aumĂŽnier pour la nuit. L’Occidental refuse au nom de sa religion. Une conversation s’amorce entre les deux hommes. Orou souhaite que le religieux s’accommode des mƓurs tahitiennes. Le jĂ©suite cĂšde et passe la nuit avec la plus jeune des filles d’Orou, qui se nomme Thia. Un siĂšcle plus tard, le peintre Paul Gauguin 1848-1903 n’aura pas Ă  se faire prier pour passer des moments voluptueux avec de jeunes tahitiennes. Au matin suivant, Orou souhaite savoir ce que signifie la religion ». Un discours thĂ©ologique s’amorce alors dans ce SupplĂ©ment au voyage de Bougainville . Le JĂ©suite devise sur la conception chrĂ©tienne du cosmos. Tout ce qui existe est l’Ɠuvre de Dieu, le Tout-Puissant. Il est Ă©ternel et insaisissable. La question du Bien et du Mal est posĂ©e. Le religieux prĂ©sente le Dieu chrĂ©tien enfermĂ© dans un rĂŽle moralisateur. C’est lui qui dicte ce qui est bon et mauvais pour l’homme. Pour Orou, cette vision est inconcevable. Il dĂ©montre au jĂ©suite que sa vision d’un Dieu moralisateur n’est ni conforme Ă  la Nature, ni Ă  la Raison. Denis Diderot expose lĂ  une problĂ©matique chĂšre aux philosophes des LumiĂšres. Pour Orou, les lois qui rĂ©gissent la civilisation occidentale n’ont aucun sens. Les injonctions morales, sociales et juridiques ne signifient rien. Continuons notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville en abordant le point du de vue d’Orou sur bien des sujets qui opposent la civilisation europĂ©enne et la civilisation polynĂ©sienne. Selon le Tahitien, dans une union, le culte de la maternitĂ© prĂ©vaut. La richesse d’une communautĂ© rĂ©side dans les enfants. Enfin, l’importance des rituels est primordiale pour la cohĂ©sion du groupe. Le RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville se poursuit avec le chapitre 4 qui est une continuitĂ© de l’entretien entre Orou et le jĂ©suite. Ce dernier a du mal Ă  saisir la notion de libertinage amoureux tant rĂ©pandu chez les Tahitiens. En effet, pour les insulaires la procrĂ©ation est au centre de tous les rituels de la communautĂ©. Les transgresser, c’est tabou », pour reprendre le terme exacte qui est dĂ©veloppĂ© longuement par Herman Melville dans son ouvrage TaĂŻpi 1846. Ce rĂ©cit autobiographique se dĂ©roule sur une des Ăźles de l’archipel des Marquises. Diderot profite de cet Ă©change pour fustiger les vƓux de chastetĂ© du clergĂ© catholique. Ce vƓu est contraire Ă  la nature et donc Ă  la raison. Dans la suite de notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, nous reprendrons le dialogue entre nos deux protagonistes d’origine, A et B. Chapitre 5 Suite et fin du dialogue entre A et B A et B continuent d’échanger Ă  propos des mƓurs tahitiennes. Bien entendu, ils les approuvent. Denis Diderot leur fait dire que la civilisation occidentale a asservi les hommes avec des lois artificielles et contraires Ă  la nature. Pour le philosophe des LumiĂšres, les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes ont tort de ne pas vouloir laisser les hommes vivre selon les lois de la nature. La morale et la religion sont prĂ©sentĂ©es comme les sources du malheur de l’EuropĂ©en. Il a perdu sa nature Ă©dĂ©nique, pourrait-on dire. Passer au contenu principal A propos du livre QuatriĂšme de couverture Bougainville fut le premier Français Ă  faire le tour du monde. Il dĂ©couvrit Tahiti et ses charmes, les dĂ©crivit Ă  son retour dans un rĂ©cit de voyage que Diderot prolongea par un dialogue philosophique qui pose ces questions Pourquoi Dieu existerait-il ? Les femmes sont-elles Ă©gales aux hommes, et notamment dans le domaine amoureux ? Quelle serait la supĂ©rioritĂ© de la "civilisation" sur l'Ă©tat de nature ? Ces interrogations datent de 1772. Elles sont encore d'une sĂ©rieuse actualitĂ©. L'accompagnement critique met au jour les diffĂ©rentes strates d'Ă©criture, du rĂ©cit de voyage au dialogue philosophique en passant par le compte rendu de lecture. La forme du dialogue et les dĂ©bats autour des notions de nature et de culture font l'objet d'une analyse prĂ©cise. Un groupement de textes est proposĂ© autour du mythe de Tahiti. Dialogue philosophique XVIIIe siĂšcle recommandĂ© pour les classes de lycĂ©e. Texte intĂ©gral. Objets d'Ă©tude l'essai et l'argumentation. QuatriĂšme de couverture Les Tahitiennes sont fiĂšres de montrer leur gorge, d'exciter les dĂ©sirs, de provoquer les hommes Ă  l'amour. Elles s'offrent sans fausse pudeur aux marins europĂ©ens qui dĂ©barquent d'un long pĂ©riple. Dans les marges du rĂ©cit que Bougainville a donnĂ© de son voyage, Diderot imagine une sociĂ©tĂ© en paix avec la nature, en accord avec elle-mĂȘme. Mais l'arrivĂ©e des EuropĂ©ens avec leurs maladies physiques et surtout morales ne signifie-t-elle pas la fin de cette vie heureuse? Entre l'information fournie par Bougainville et l'invention, Diderot fait dialoguer deux mondes, mais il fait surtout dialoguer l'Europe avec elle-mĂȘme. Il nous force Ă  nous interroger sur notre morale sexuelle, sur nos principes de vie, sur le colonialisme sous toutes ses formes. Il nous invite Ă  rĂȘver avec lui Ă  un paradis d'amours impudiques et innocentes. La petite Ăźle polynĂ©sienne ne reprĂ©sente-t-elle pas la rĂ©sistance Ă  toutes les normalisations? Les informations fournies dans la section A propos du livre » peuvent faire rĂ©fĂ©rence Ă  une autre Ă©dition de ce titre. Autres Ă©ditions populaires du mĂȘme titre Meilleurs rĂ©sultats de recherche sur AbeBooks Image fournie par le vendeur Image d'archives Image d'archives Image fournie par le vendeur Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Pleurez, malheureux tahitiens !» Analyse d'un Ă©lĂšve sur le discours du texte les mĂ©faits de la civilisation et l'Ă©loge de la vie sauvage. DerniĂšre mise Ă  jour 16/03/2021 ‱ ProposĂ© par zetud Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ce soit de l'arrivĂ©e, et non du dĂ©part de ces hommes ambitieux et mĂ©chants un jour, vous les connaĂźtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attachĂ© Ă  la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ , dans l'autre, vous enchaĂźner, vous Ă©gorger, ou vous assujettir Ă  leurs extravagances et Ă  leurs vices ; un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux. Mais je me console ; je touche Ă  la fin de ma carriĂšre ; et la calamitĂ© que je vous annonce, je ne la verrai point. O Tahitiens ! mes amis ! vous auriez un moyen d'Ă©chapper Ă  un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous en donner le conseil. Qu'ils s'Ă©loignent, et qu'ils vivent." Puis s'adressant Ă  Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă  notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos Ăąmes son caractĂšre. Ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs. Elles ont commencĂ© Ă  se haĂŻr; vous vous ĂȘtes Ă©gorgĂ©s pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilĂ  que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? Orou ! toi qui entends la langue de ces hommes-lĂ , dis-nous Ă  tous, comme tu me l'as dit Ă  moi, ce qu'ils ont Ă©crit sur cette lame de mĂ©tal Ce pays est Ă  nous. Ce pays est Ă  toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien dĂ©barquait un jour sur vos cĂŽtes, et qu'il gravĂąt sur une de vos pierres ou sur l'Ă©corce d'un de vos arbres Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ?... Tu n'es pas esclave tu souffrirais la mort plutĂŽt que de l'ĂȘtre, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frĂšre. Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetĂ©s sur ta personne ? avons-nous pillĂ© ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposĂ© aux flĂšches de nos ennemis ? t'avons-nous associĂ© dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respectĂ© notre image en toi. "Laisse nous nos moeurs ; elles sont plus sages et honnĂȘtes que les tiennes ; nous ne voulons plus troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumiĂšres. Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons. Sommes-nous dignes de mĂ©pris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quoi nous vĂȘtir. Tu es entrĂ© dans nos cabanes, qu'y manque-t-il, Ă  ton avis ? Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles les commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă  des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă  obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, que des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'Ă©troite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journaliĂšres la moindre qu'il Ă©tait possible, parce que rien ne nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable au repos. Va dans ta contrĂ©e t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entĂȘte ni de tes besoins factices, ni de tes vertus chimĂ©riques. Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Pleurez, malheureux tahitiens !» Bougainville est un homme du XVIIIĂšme siĂšcle qui a entreprit un tour du monde entre 1766 et 1769. A son retour, il publie le voyage autour du monde et en 1772, Diderot rĂ©agit en Ă©crivant le supplĂ©ment au voyage de Bougainville dans lequel il s’intĂ©resse exclusivement Ă  la halte tahitienne. Le supplĂ©ment au voyage de Bougainville peut apparaĂźtre comme un Ă©loge de la vie sauvage mais c’est aussi rĂ©vĂ©lateur des interrogations de Diderot sur la sociĂ©tĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle. Dans le chapitre 2, Diderot met en scĂšne un vieillard, sorte de patriarche. Il fait un double discours d’une part adressĂ© aux tahitiens, d’autre part Ă  Bougainville. La deuxiĂšme partie du discours est un rĂ©quisitoire dans lequel Diderot oppose les deux civilisations. I - Les mĂ©faits de la civilisation Les propos du vieillard sont intĂ©ressants car il Ă©voque les beaux jours de son pays. C’est parce que le monde originel disparaĂźt que le vieillard se lance dans une violente diatribe contre la civilisation. 1. L’arrivĂ©e des europĂ©ens entraĂźne la violence. La cruautĂ© et la destruction ont Ă©tĂ© apportĂ©s par les EuropĂ©ens on peut relever le champ lexical de la violence Ă©gorger », assujettir », sang », haĂŻr »  L’utilisation de ces termes nĂ©gatifs permet de tracer un tableau extrĂȘmement critique mais rĂ©aliste du comportement des europĂ©ens, cela permet de percevoir l’avenir malheureux des tahitiens. 2. Bougainville sujet de mĂ©pris Le discours lui est directement adressĂ© interpellation violente Et toi chef des brigands »l15. Il est assimilĂ© Ă  un animal fĂ©roce l21, il est l’incarnation du mal l23, c’est un ĂȘtre orgueilleux ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? » l25. Il agit comme un criminel tu t’es vengĂ© » l29. Bougainville est un ingrat Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues »l19-20, il sĂšme le trouble. Le vieillard dĂ©plore le mĂ©pris dont ils ont Ă©tĂ© l’objet sommes-nous dignes de mĂ©pris »l38 Les hommes paraissent extrĂȘmement corrompus »l11 C’est un tableau pessimiste de la sociĂ©tĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle et de son reprĂ©sentant Bougainville. 3. La premiĂšre cause du mal la propriĂ©tĂ© Ceci apparaĂźt l18 ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sait quelle distinction du tien et du mien. ». On retrouve cette thĂšse chez Rousseau dans le discours sur l’énigme de l’inĂ©galitĂ© parmi les hommes. C’est une idĂ©e commune aux philosophes. La suite des propos du vieillard tient Ă  nier le bien fondĂ© de cette appropriation. La question oratoire ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? »l25 permet d’attirer l’attention du lecteur sur le comportement inadmissible du colonisateur. Le vieillard imagine un retournement de situation l26-27, celui-ci paraĂźt incroyable, cela permet de souligner le comportement inadmissible des occidentaux. 4. La sociĂ©tĂ© des lumiĂšres fortement dĂ©criĂ©e Il suffit de s’attacher au vocabulaire extravagance »l10, corrompus », malheureux »l11, mĂ©prisables bagatelles »l28, inutiles lumiĂšres »l38, vertus chimĂ©riques »l47. L’interrogation rhĂ©torique sommes-nous dignes de mĂ©pris parce que nous n’avons pas su nous faire des besoins superflus » l38 renvoie l’Europe Ă  sa propre misĂšre. La civilisation europĂ©enne repose sur l’artifice elle s’oppose totalement avec la vie sauvage. On peut relever un constant parallĂ©lisme entre les deux civilisations. II - Eloge de la vie sauvage 1. La vie naturelle est basĂ©e sur l’innocence Nous sommes innocents »l16 ceci parce qu’ils vivent en harmonie avec la nature nous suivons le pur instinct de la nature »l17. Cette innocence repose sur la communautĂ© ici tout est Ă  tous »l17. Cette communautĂ© Ă©vite rivalitĂ© et violence. L’innocence transparaĂźt aussi dans les mƓurs laisse-nous nos mƓurs ; elles sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes »l36 On a le sentiment que l’innocence est liĂ©e au bonheur. Bonheur essentiel au philosophe des LumiĂšres. 2. LibertĂ©, tolĂ©rance Nous sommes libres »l22 affirmation catĂ©gorique. Cette libertĂ© s’oppose Ă  l’esclavage enchaĂźnerr, assujettir »l10, notre futur esclavage »l23, tu n’es pas esclave »l30. Lorsque le vieillard Ă©voque l’esclavage, il est virulent points d’exclamation. Le Tahitien est prĂȘt Ă  dĂ©fendre sa libertĂ© au prix de sa vie tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ! »l32 3. Accueillants Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous »l19 l’emploi du terme privilĂšge » montre la qualitĂ© de l’accueil. La sĂ©rie de questions l34-35 montre que les Tahitiens se sont conduits de maniĂšre hospitaliĂšre. Respect »35 les Tahitiens est respectueux de l’autre, mais l’EuropĂ©en ne l’est pas. EgalitĂ© entre les hommes frĂšres », enfants de la nature »l33 4. SimplicitĂ© de leur existence Leur existence et leurs dĂ©sirs sont limitĂ©s aux besoins immĂ©diats faim », froid » L’absence de superflus est important tout ce qui est nĂ©cessaire et bon nous le possĂ©dons »l38 Le vieillard Ă©voque une vie authentique aux antipodes de la vie civilisĂ©e. Il y a de la sagesse, une morale de contentement dans ses propos. Conclusion Diderot prĂ©sente une vision nĂ©gative sur la civilisation Ă  travers les yeux du vieillard. C’est Ă  l’opposĂ© de la vie naturelle. Ce texte illustre la quĂȘte du bonheur des philosophes du XVIIIĂšme. Cela nous renvoie au mythe du bon sauvage », Ă  l’idĂ©e d’un ailleurs meilleur, Ă  l’idĂ©e d’une sociĂ©tĂ© originelle non corrompue. C’est une sorte de philosophie Ă©picurienne dans les propos du vieillard.

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